Recrutement de graphistes de nos jours

Recrutement de graphistes en 2013-2014

Recrutement de graphistes : un paradoxe assez troublant. Les amis, souvent dans ma carrière depuis fin 2005 (ça ne nous rajeunit pas, je sais), il m’arrive de passer des entretiens divers et variés. La plupart du temps liés au recrutement soit dans le cadre d’un projet donné (le plus souvent). Soit pour un CDI, une mission en régie et ainsi de suite. Je suis en freelance depuis prés de 10 ans maintenant. J’en ai donc un certain nombre de ce genre d’évènements à mon actif. Et la plupart du temps cela se passe merveilleusement bien. J’ai effectivement eu la chance de croiser dans les 90% des cas des personnes ayant une certaine connaissance des tarifs pratiqués sur le marché, sachant plus ou moins dans quelle direction elles souhaitaient aller. Bref, des pros, pas toujours dans le graphisme, c’est sûr (sinon, elles ne feraient pas appel à mes services). Mais dans leur domaine, c’est plus que certain. Qu’est-ce qu’un bon recruteur? Dans l’idéal, ce serait une personne qui a un besoin de confier une tâche à un professionnel, ayant une certaine connaissance des impératifs que ça comporte. Autrement dit, sachant parler le même language et ayant un minimum de respect pour son interlocuteur. Les recruteurs ou alors les prospects, devenus clients par la suite, que j’ai pu rencontrer, dans les 90% des cas, ont plus ou moins rempli cette condition, si je puis me permettre de la nommer ainsi. En revanche, il reste 10%. Et là, c’est une véritable cour des miracles. Je passe sur les gens qui veulent un site marchand de A à Z en ayant 500€ de budget en tout et pour tout. Les tentatives plus ou moins adroites de faire bosser gratuitement un graphiste en lui faisant miroiter je ne sais quels gains mirobolants aussi. Et puis les organisateurs de soirées qui veulent vous faire de la pub sur leur flyer en échange de la créa gratuite. Toute personne ayant déjà été freelance depuis plus de 6 mois connaît très bien cette chanson-là. Et le sujet a été déjà abordé à de nombreuses reprises par énormément de personnes, surtout depuis mai 2012. Je voudrais m’intéresser dans ce billet au recrutement de graphistes pour des contrats dits « permanents ». CDI, CDD, Intérim, régie, bref, tous les jobs impliquant le travail in situ chez l’employeur. Alors, autant l’intérim et les contrats en régie ne posent a priori aucun souci. Autant un entretien pour un CDI ou un CDD peut se révéler, disons, surprenant. Et au final, amusant, bien qu’on a plus envie de rire jaune qu’autre chose. En théorie, le DRH vous explique ce qu’il attend de vous. Puis aborde les aspects organisationnels et financiers de la chose. Et dans les 90% des cas, c’est de cette manière que cela se passe. Sauf que certains prennent clairement les candidats pour des cons. Alors, un entretien-type que j’appelle « 10% », se passe grosso modo de cette manière. Vous arrivez le plus souvent dans les locaux de la société se situant assez loin de Paris (je suis parisien, mais le principe est le même avec votre ville), dans une zone industrielle. S’il s’agit d’une « agence de communication », n’espérez pas de travailler pour L’Oréal, ni pour Dior. Peut-être pour les pizzas du coin, et encore. Une fois que vous avez trouvé le bon endroit (car les indications sont plus que vagues, quand il y en a) et que vous avez annoncé votre venue à l’interphone, vous êtes reçu par le PDG de ladite agence. Avec son assistant(e) ou pas. Ce monsieur vous présente dans les grandes lignes sa société, et plus précisément « le pôle de communication » qu’il ont ouvert il y a tant de temps et que vous êtes censé intégrer incessamment sous peu. Au cours de sa présentation, vous remarquez que sa boite tourne à 90% autour d’un seul client. Ou peut-être 2 ou 3, mais principalement un, puisque les autres ne donnent plus signe de vie depuis 2-3 ans. Pas très rassurant, tout ça…Car si ce client principal leur dit « merde » pour une raison quelconque, vous êtes au chômage. Le pôle communication, quant à lui, n’est pas vraiment un foudre de guerre non plus. Ses principales missions étant l’exécution des catalogues chartés à mort sans possibilité d’innovation quelconque . Ah oui, il y a le concessionnaire d’en face qui aimerait faire des flyers pour la dernière caisse qu’il vend. Car c’est une telle épave qu’il arrive pas à la fourguer. Charmant, quoi. C’est là que vous vous poser la question sur la raison de votre présence. Vient alors votre tour de parler. Vous vous présentez, vous dites que vous avez 10 ans de métier, que les 10 sont en freelance. Ensuite, vous montrez votre portfolio avec vos réalisations. Et vous racontez qui vous êtes et ce que vous avez fait professionnellement, jusqu’à cet instant. S’en suivent quelques questions-bateau, du genre si vous connaissez bien Photoshop et Dreamweaver (lol), si vous savez faire des découpes Photoshop en <td> (LOL), et si vous savez ce qu’est le language HTML (LOLZ). Vous vous demandez si votre interlocuteur a réellement écouté ce que vous venez de dire. Ou si, au moins, il a pense à lire en diagonale votre CV. Manifestement pas vraiment, puisque la suite est encore plus surprenante / amusante / paradoxale. Le recrutement de graphistes ou de qui que ce soit, d’ailleurs, implique une contrepartie financière, le salaire, en somme. Vous posez la question fatidique, et la, ô surprise ! On vous explique que d’abord, ils vont faire une shortlist à présenter à la direction de leur principal client. Au fait, qui me recrute, vous ou votre client? Si vous êtes sélectionné, vous aurez un test à faire CHEZ VOUS. Une fois que ce test est sélectionné, lui aussi, on parlera salaire. Vous disiez que vous avez 10 ans de métier, dont les 10 en free, vous vous rappelez? Ça voulait aussi dire qu’en 10 ans j’ai rencontré énormément de monde. Des gens bien, des gens un peu moins bien aussi. Des

Quelques perles téléphoniques et autres de la crise.

Réponse aux demandes de travail gratuit

Une petite compilation non-exhaustive des « perles »  entendues de la part des prospects et vues sur les réseaux sociaux. J’ai décidé dans cet article de compiler toutes sortes de petites perles de la part d’un certain nombre de gens qui estiment qu’un graphiste doit travailler gratuitement ou avec un budget de 2CV, tout en demandant une prestation coûteuse sur-mesure. Compilation qui sera mise à jour à chaque nouveauté du genre, évidemment. « Bonjour, nous avons un projet de pilote de série TV, nous avons Alexandre Astier dans le casting, mais nous n’avons pas de budget pour le graphiste. » Et bien sûr, Alexandre Astier travaille pour la « visibilité » et la gloire. « Tu vas voir, nous allons vendre les clopes éléctroniques à 20 au lieu de 60€, On va casser la baraque. Je vais te rémunérer au pourcentage, je te file 50% sur les ventes. Tu vas te prendre un bon billet. Et il nous faut un référencement de ouf » Okay, donc, ton site a moins de 50 produits, disons à la louche plus ou moins 5000€ de boulot. Le référencement, selon les tarifs du marché, le minimum syndical, on est 24000€ par an, disons 25K€ pour faire un chiffre rond. Tu me demandes donc investir en compétences et en monétaire quelque chose comme 30000€ minimum dans ton projet. Très bien, alors la première année, pour que je puisse récupérer cet investissement et être à 0, puisque tu me donnes 50%, le site doit faire 60000€ de bénéfice. Et pour que je puisse être payé à la hauteur de mon investissement, c’est 120000€. Et-ce que tu es prêt à t’engager contractuellement à me poser un chèque de 60K€ sur la table dans exactement 365 jours après la signature? Client potentiel sur Facebook (une « star » de la téléréalité, pour être exact) : « Quelqu’un peut-il me faire un flyer ? »Moi : « Oui, quel est ton budget? »C.P. : « Gratuitement ? »M : « Non. »C.P. : « Même pas pour moi^^? » A ce niveau-là, no comment. Clochards 2.0,  bonjour.  « Budget annoncé par mail : 1800€. Budget revu à la baisse subtilement lors du rendez-vous à 1400€ Acompte 50% à la signature « trop cher » parce que « tu auras une super occasion de travailler dans le cadre d’un challenge avec deux jeunes entrepreneurs » Comment dire ? Les amis, si je ne gagne pas ma vie, ce n’est guère intéressant, challenge ou pas. « Un monsieur : Bonjour, je viens de la part de X, j’aimerais faire faire un flyer et j’aimerais établir un partenariat, je vais parler de votre activité de designer en échange de ce travail.Moi : Non, d’une part, j’ai une dizaine d’années de métier, donc la visibilité déjà très bien établie. D’autre part, même si ce ne serait pas le cas, ce genre de deals ne m’a jamais interessé, car ils n’apportent rien de bon, excepté des gens qui veulent vous faire de la pub.Ce même monsieur : D’accord, combien demandez vous pour ce travail?Moi : Quelques centaines d’euros (je ne puis ici donner le chiffre exact, confidentialité oblige)Le monsieur : Mais X m’a dit que vous faisiez ça pour 50€!!Moi : … » Pour être tout à fait honnête, je ne me savais pas péripatéticien. Reçu ceci parmi les autres perles via Facebook : « Salut, Je suis à la recherche de développeurs mobile (IOS natif) back office/end et Android (natif) back. Je lance une startup autour d’un concept simple : le partage de photos. Le projet est ultra viral et ça tombe bien car c’est completement la tendance ! Le design est terminé et il ne reste plus qu’à développer (3 screens en tout). Il faut compter 2 semaines de développement environ. Une beta, puis une V1 la plus simple possible. Si ce projet t’intéresse tu es le bienvenue! On est une petite équipe cool, performante (1 web-designer UX/UI, 1 Marketer) qui aime le travaille de groupe. Je te proposer d’être intéressé au capital, avec une part prévu entre 20 et 25% du CS. Aujourd’hui ce que nous pouvons t’offrir de mieux! Le projet verra le jour au cours du mois de Février, donc si tu veux faire partie de cette aventure, tu es le bienvenue. PS/ Ou si tu connais quelqu’un qui correspond au profil Je reste à ta dispo ciao ! » Ma réponse : « Bonjour, #1 : je ne suis pas développeur, mais designer. #2 : je suis freelance, donc les deals avec intéressement / visibilité /autre chose que monnaie sonnante et trébuchante ne m’interessent pas. #3 : aucun de mes collègues / contacts ne sera pas intéressé, et dans le cas improbable où je proposerai un deal dans le genre à mes collègues / contacts, je me ferai tout bonnement descendre et ma réputation en tant que professionnel en pâtira. Serguei »

Brèves...

  • All Post
  • News

Contacts

Serguei Tchepik,

Graphiste freelance Print, Web et Motion.
Tél : +33 (0)6 02 52 74 08