Non à l’exploitation du #travailgratuit comme modèle de réussite en France

Exploitation du travail gratuit - Axelle Lemaire

Non à l’exploitation du #travailgratuit comme modèle de réussite en France Madame la secrétaire d’État, Madame et Monsieur les ministres, Trouvez-vous normal qu’aujourd’hui en France : Professionnels indépendants, studios de création, collectifs ou agences de communication, futurs diplômés des arts graphiques, nous dénonçons depuis des années les plates-formes reposant sur l’industrialisation du travail gratuit des créatifs. Celles-ci, pourtant, continuent chaque jour de faire l’actualité. Sous couvert d’une dynamique start-up qui a les faveurs de la presse, l’ensemble des sociétés fonctionnant sur le principe du perverted crowdsourcing construisent leur offre commerciale sur les épaules d’une main d’œuvre qu’ils ne payent pas. Professionnels mais aussi particuliers par milliers y travaillent sans contrats ni statuts au mépris des plus élémentaires obligations légales.Dévoyant à leur seul avantage les fondations de l’économie collaborative, elles mettent en péril une part importante du tissu économique représenté par les indépendants et les petites structures, détruisant bien plus d’emplois qu’elles n’en créent. Le principe en est simple, mais pas moins délétère : à chaque client soumettant un projet en quelques consignes, ces plates-formes promettent des dizaines – sinon des centaines – de travaux réalisés sur mesure et livrés par autant d’intervenants. Le donneur d’ordre y fera librement son choix, quitte à exiger un nombre indéfini de retouches et modifications, puis seul le gagnant ou le tiercé de tête sera rémunéré à vil prix, tandis que la société intermédiaire elle, fera sa marge à chaque projet grâce à tous ces travaux gratuits qu’elle aura bel et bien vantés dans son offre. Ceci n’est pas le principe d’un appel d’offre, dans lequel des prestataires sont sélectionnés et rémunérés pour livrer des consultations, et pas des travaux finis. Ni celui d’un concours, respectant une législation particulière ici balayée.Ceci n’est pas un modèle collaboratif, ou crowdsourcing, dans lequel les volontés se rassemblent pour développer bénévolement des projets libres qui profiteront à tous.Ceci n’est pas une prestation créative de qualité, qui implique nécessairement une étroite relation entre le client et l’expert chargé de transmettre ses valeurs, son histoire, son message. Ceci n’est un exemple pour personne. Nous sommes des entrepreneurs. Nous créons nos emplois, et des emplois pour nos collaborateurs. Nous vivons chaque jour avec la concurrence, fût-elle à bas coût. Nous l’avons acceptée et jouons son jeu. Mais ce jeu implique des règles. Attirer des milliers de personnes dans le salariat dissimulé pour s’épargner de les rémunérer décemment ou de payer son dû à l’État n’en fait pas partie. Faire travailler gratuitement les créatifs pour construire une offre commerciale à bon compte ne doit pas être toléré.Quel avenir pour nos professions, si demain chaque projet rémunéré implique d’en avoir réalisé des dizaines d’autres gratuitement ? Combien d’entre nous survivront à cette tendance alors que les budgets sont déjà si difficiles à décrocher ? Devons-nous réellement accepter la concurrence d’une nébuleuse d’entités organisant le travail clandestin à grande échelle, niant toute valeur à la création ? Graphistes, illustrateurs, designers web, UI, UX, motion, directeurs artistiques ou architectes de l’information, nous sommes ouverts à la modernité. Nous en sommes même les étendards : les nouvelles technologies de la communication et l’innovation perpétuelle par l’image sont le support et l’objet de notre expression. Mais toute évolution n’est pas un progrès, et c’est parce que nous sommes le progrès que nous sommes légitimes à dénoncer ceux qui se cachent derrière une modernité de façade pour encourager un retour en arrière majeur des conditions de travail de chacun, qui se vantent dans les médias de résultats impressionnants construits sur le salariat dissimulé, et s’esclaffent sur les réseaux à l’ombre de la passivité des autorités de contrôle. Ceux qui promeuvent la quantité, qui vendent de la création au kilo, au détriment de la qualité dont sont capables les créatifs français. Ceux enfin qui excusent leurs pratiques par le simple fait qu’ils « n’obligent personne », comme si cela suffisait à tout justifier ou à prouver les bienfaits de leur démarche, comme si l’exploitation de la naïveté des moins expérimentés – ou des plus désespérés – n’était pas une réalité permanente dans le monde de la création. Car ne nous y trompons pas, cette tendance au travail non rémunéré n’est pas limitée au secteur de l’image, elle se répand dans tout le tertiaire. Déjà sur les blogs et les communautés, les articles fleurissent décrivant des phénomènes similaires dans les métiers de la production écrite : journalistes, rédacteurs, traducteurs… Pendant que de plus en plus de commerciaux ou d’ingénieurs tombent dans le piège des « mois d’essais » effectués sans contrats ni rémunération. Hier c’est même le secteur du développement qui a vu apparaître ses premiers Hackathon – événements à l’origine collaboratifs et bénévoles – être détournés et exploités commercialement. Le 26 mai 2014, Madame la secrétaire d’État, vous avez déclaré qu’une de ces sociétés avait un “rôle d’exemplarité à jouer. Vous êtes la France qui gagne”… Vous avez choisi d’ériger en exemple de la France qui gagne un modèle qui s’alimente du travail non rémunéré de milliers de citoyens, et ne génère dans son sillon que plus de précarité. Vous comprendrez donc notre indignation. Jusqu’alors, beaucoup d’entre nous pariaient sur la formation et l’information mutuelle des créatifs et de leurs clients. Par des articles, des interventions, des conférences, des ouvrages à vocation professionnelle, nous tentions de donner à tous le sens des bonnes pratiques et l’envie de se battre pour des conditions de travail légales et équilibrées, pour une qualité de production renforcée. Mais ces fragiles initiatives sont peu de choses quand l’État valide au plus haut niveau un système pervers, en fait un exemple pour tous, et voici donc l’objet de notre colère. L’incitation à entreprendre en France ne peut se faire au prix d’une régression sociale et culturelle, au détriment du droit du travail et de dizaines de milliers de professionnels responsables travaillant chaque jour dans un esprit qualitatif. La FrenchTech, dont vous vous faites l’ambassadrice, n’est-elle pas là pour promouvoir l’excellence ? Nous ne levons certes pas des millions auprès des investisseurs, nous ne jouissons pas des faveurs des chaînes

Quelques reflexions sur ce qui se passe en France…

Quelques reflexions sur la France actuelle. Les amis, pour une fois, je ne vais pas parler de graphisme, de com’ (quoique..), de design. Ou bien d’autres sujets qui me passionnent et qui font partie intégrante de mon métier. Je voudrais parler dans ce billet de la France. Pays qui m’a accueilli il y a 20 ans maintenant et qui, sincèrement, m’inquiète. Aujourd’hui, nous sommes le 11 novembre, pour rappel, le jour de la signature de l’Armistice de la Première Guerre mondiale. Conflit, durant lequel la France et tous les autres belligérants ont pris extrêmement cher. Car c’était le premier conflit utilisant les armes dites « modernes ». Depuis 1918, en France, cette journée est l’occasion de commémorer les morts durant cette guerre. Se rappeler de l’histoire et des leçons qu’elle nous apprend. Et aujourd’hui, le président François Hollande se fait huer et conspuer. ALLO, comme dirait Nabilla, le président Français se fait huer. Deux fois, une fois à Paris, une autre à Oyonnax. Je ne me rappelle pas de la dernière fois que ce genre de choses s’est produite. Ni dans les livres d’histoire, ni pendant ma courte mais intense existence jusqu’alors. Il y a comme un problème, vous ne trouvez pas ? Moi, si. Ensuite, la Bretagne. Les Bonnets Rouges, qui au début, du moins, contestaient une taxe de plus. Au début, oui, mais maintenant, ça va bien plus loin. Puisqu’apparemment, les  Bretons s’en prennent à tout ce qui peut représenter l’État. Que ce soient des radars, les glissières de sécurité sur les autoroutes et ainsi de suite. Et, en plus ils commencent à faire des émules, un peu partout en France. A Paris. Même si je pense que les jeunes portant le bonnet rouge sur les Champs ont plus ou moins fait de la récupération symbolique. Vers Bordeaux, dans le sud de la France aussi. En allant en rendez-vus, j’ai vu sur plusieurs balcons à Montmartre des drapeaux Bretons, aussi. Je ne pense pas que Montmartre est devenue une « Petite Bretagne » en l’espace de 2 semaines. Là, si vous voulez, ce qui me pose problème, c’est l’Histoire avec un grand H. Je me rappelle de ce qui se disait de la prise de pouvoir par Hitler en Allemagne en 1933. Ce mec a été démocratiquement élu. Contrairement à ce que pensent nos chères têtes blondes, brunes ou rousses. Il devient « fuhrer » un an après et ce, avec les conséquences que nous connaissons tous. Le tout dans un contexte d’une situation économique désastreuse et d’un « pouvoir d’achat » quasi inexistant. Je ne sais pas pour vous, mais à l’heure actuelle, en France, nous ne sommes pas loin d’un scénario similaire. A vrai dire, j’appréhende énormément la France en 2017. Sans vouloir être alarmiste, ni parano, mais je n’ai vraiment pas l’impression que le peuple de France a confiance dans les politiciens présents. En revanche, il y a de plus en plu de gens qui envisagent de voter FN aux prochaines éléctions. Et ce n’est pas du tout lié au fait que les Français soient devenus fachos. De surcroît, les Français deviennent de plus en plus « politisés ». A l’instar de ce qui se produisait en URSS fin des années 1980, début des années 90. Ce qui n’est pas topissime non plus, bien au contraire. Il existe juste une loi à la con, qui se répète inlassablement dans touts système politique se disant démocratique. Quand le peuple n’a plus confiance dans sa classe politique, l’extrême droite monte. Regardez la Grèce, vous allez comprendre très vite. Un leader charismatique qui promet de faire remonter l’économie, donner du boulot à tout le monde tout en tenant ses promesses sera écouté religieusement et suivi quoi qu’il dise. Et là aussi, cela me pose un sérieux problème. Bref, j’ai bien l’impression que ce n’est que le début. L suite va être bien plus « drôle », si vous me permettez cet écart de language. D’autant plus que la communication du pouvoir en place (on y arrive) n’est pas vraiment claire. Là, précisément, l’heure commence à devenir grave. Et je conçois parfaitement que le gouvernement dise des choses tout à fait vraies. Seul problème, c’est que vu le nombre  de bourdes et de promesses non tenues, plus personne ne prête le moindre crédit au discours tenu. Là, il suffit d’ouvrir un livre d’Histoire pour imaginer la suite des évènements en France, et par extension en Europe. Voilà, les potes.

Brèves...

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